D’une rive à l’autre

Le devoir de devenir

La jouissance de la puissance

« Dolce vita au Lac Majeur » est un documentaire de Eva Gerberding et André Schäfer diffusé par ARTE vendredi 10 août. Documentaire qui n’est pas sans intérêt à propos de ce qu’habiter veut dire.

 Les ingrédients de la dégradation humaine sont toujours les mêmes: un lieu dit « magique » – beauté des paysages, douceur du climat, population travailleuse et puritaine, « vie » peu chère, des riches qui ne paient pas le travail et des artistes prêts à faire le spectacle des saltimbanques de la « vraie vie ».

La jouissance des riches et des puissants n’est jamais surprenante, ils imitent, en formes dégradées, les anciennes cours féodales et royales: dépenser, non pas fastueusement mais en petites jouissances privées (ce qui distingue les parvenus des aristocrates), ce qu’ils ont accumulé sur le travail esclave. Le spectacle de cette fausse dépense est consternant d’ennui et assez répugnant.

 Le bout de la dégradation, soit le tourisme de masse, s’articule sur le mythe du lieu « magique » de la beauté et de la richesse. Il faut voir et revoir d’Ascona à Locarno, avec l’oeil de l’ethnologue, quelques vieilles ruines humaines parlant avec nostalgie du temps bénit des riches entre eux.

La puissance de l’avoir est une impuissance réelle, elle n’est pas la potentialité de l’être. La « vraie vie » est une création métaphorique d’un poète, d’un potent.
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Isles Brissago-Ascona

août 11, 2007 - Posted by | Jouissance

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